« Je refuse de m’identifier à mes faits et gestes quotidiens » Cette phrase est de l’auteur de Bonjour Monsieur Courtot ! (Éditions Ellébore, 1984, dirigées par Jean-Marc Debenedetti). Les circonstances qui conduisent à sa disparition le 5 août 2018 relèvent très exactement de ce quotidien dont l’ensemble de son oeuvre, de livre en livre, s’extrait de toutes ses forces par une inflexible résolution de l’imagination. Claude Courtot ne craignait pas le mot « oeuvre », par quoi il faut surtout entendre, en l’occurrence, la construction patiente et insistante d’un ensemble de relations inaperçues entre des événements, des éléments culturels et des émotions, échappant à la lassante répétition des formules apprises par coeur auprès des mentors majuscules, comme à l’infidélité oublieuse de ce qui éternellement (dirait Ferdinand Alquié et quelques autres) récuse ici et maintenant la volatilité généralisée.
Archives de catégorie : Les acteurs
Notices sur les surréalistes, proches, critiques, recensés dans Infosurr
Jean-Michel Goutier (1935 – 2020)
(15 août 1935, Montréal La Cluze – 27 août 2020, Bonneuil-sur-Marne)
Jean-Michel Goutier était d’une génération dont quelques-uns ont trouvé dans la guerre d’Algérie la source d’une révolte comparable à celle que la Première Guerre mondiale a provoquée chez les Dadas et futurs surréalistes : sa rencontre avec le groupe rassemblé autour d’André Breton était donc nécessaire.
Paul Destribats (1926 – 2017)
Né en 1926 à Vendôme, Paul Destribats a eu une vie pleine de rebondissements : grand voyageur, militant trotskiste, patron de club de jazz à Rio ou courtier en Bourse, il était surtout devenu LE collectionneur de revues et de publications de tout ce qui touchait l’avant-garde au 20e siècle.
Georges Goldfayn (1933 – 2019)
Avec la mort de Georges Goldfayn, à 86 ans, c’est un des plus proches compagnons d’André Breton, Benjamin Péret et Toyen, et une des fortes personnalités du surréalisme, qui disparaît.
Simone Dax (1920-2017)
Simone Martignoles, veuve d’Adrien Dax, vient de s’éteindre le 11 septembre 2017 à Monbrun dans le Gers chez sa fille Rowling-Dax. Elle avait partagé avec enthousiasme l’engagement surréaliste d’Adrien, et tous deux étaient assidus, durant l’été, à Saint-Cirq Lapopie, autour d’André et d’Elisa Breton. Simon Dax restera dans nos mémoires comme un passante du pays surréaliste, au caractère affirmé et au beau visage rayonnant.
Jean-Pierre Lassalle
Gilles Brenta l’impossible (1943-2017)
par Dominique Rabourdin
À Christine
Gilles Brenta est né le 29 novembre 1943 à Uccle, en Belgique. Son père souhaite l’orienter vers la carrière diplomatique. Il préfère peindre, dessiner et fuit l’université pour fréquenter l’atelier du peintre Maurice Boel. Il réussit le concours d’admission à la très sélective École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre, où il rencontre en 1967 sa future femme, Christine Wendelen. C’est une période d’apprentissage où il est furieux, où il invente tout, où il ne lit pas. Le premier écrivain à l’intéresser sera, des années plus tard, Witold Gombrowicz. Il écrit un peu, des poèmes, en publie, est acteur au Living Theater, à Bruxelles et Amsterdam, et dans quelques films, commence à exposer et travaille comme accessoiriste puis décorateur pour le théâtre et le cinéma.
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Nadine Lefebure
Le 12 octobre 2016, Nadine Lefebure nous a quitté.
Elle fut la dernière survivante du groupe surréaliste clandestin durant la Seconde Guerre mondiale, La Main à plume.
Elle a eu une vie qui n’a jamais démenti ses engagements surréalistes de jeunesse.
Hommage à suivre
Richard Walter
Jean-Claude Charbonel (II)
Autre page sur Jean-Claude Charbonel
Je me souviens de cet été 1995, je rencontrais pour la première fois Jean-Claude et Suzel chez eux. Je parcourais la Bretagne depuis quelque temps déjà, et m’en étant ouvert à Édouard Jaguer, celui-ci m’avait immédiatement recommandé d’aller voir les Charbonel. Je me souviens de cet accueil, le tutoiement d’emblée comme si nous étions déjà camarades, malgré les 32 années qui nous séparaient, un sourire généreux, engageant, et un excellent whisky.
Jean-Claude Charbonel
Autre page sur Jean-Claude Charbonel
Jean-Claude Charbonel est décédé
le 30 juin 2016 à Ploeuc-L’Hermitage
Il existe des êtres, rares, qui vivent entre le visible et l’invisible, ils en sont les passeurs passionnés. Ces êtres ne sont jamais du départ, ils continuent de hanter les manoirs de bois flottés, dressés par la houle sur des plages infinies, les rochers déchiquetés des rêves d’Iroise, et, lorsqu’on les croit captifs, au loin, d’un piège de Morgane, ils nous reviennent soudain sur quelque vaisseau fantôme entourés de leurs compagnons d’Aventure et de conviction.