La poésie de Sergio Lima

À juste titre, Miguel Corrales a écrit dans son Caleidoscopio surrealista sur la poésie amoureuse du poète brésilien Sergio Lima, qu’elle est « la seule vraiment originale des trente dernières années ». Je peux y ajouter que cette poésie est sublime aussi, dans le sens que Benjamin Péret a donné à « l’amour sublime ».

Après les trois grands recueils Amore (1963), A alta licenciosidade (1985) et Cantos à mulher nocturmo (2009) (voir Infosurr n° 128), Lima a publié en 2019 un poème qui confirme sa réputation comme grand poète de « l’amour sublime » ; le titre du recueil est A boca da sombra que te ergue blanca – Um poema surrealista [La Bouche d’ombre qui te laisse ébahie – Un poème surréaliste].

Le titre renvoie évidemment au fameux poème spirite de Victor Hugo, « Ce que dit la bouche d’ombre », ce texte de presque 800 vers
sur le rôle messianique du poète. Le nouveau poème de Lima, qui compte le même nombre de lignes environ, présente une tout autre
vision du monde. C’est ici l’exaltation de l’amour charnel et du corps féminin adoré, qui annonce l’extase libératrice.

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Extrait de l’article de Laurens Vancrevel, dans Infosurr n° 147.

Sergio Lima, A boca da sombra que te ergue branca, « Um poema surrealista » [La Bouche d’ombre qui te laisse ébahi – Un poème surréaliste], Curitiba (Brésil), Contravento ed., printemps 2019.