André Breton et sa malle d’aurores

Joël Cornuault avait publié en 2003 André Breton & Saint Cirq-Lapopie. Avec son nouvel ouvrage, il rend de nouveau un hommage fervent à Breton. En opposition avec l’image d’un Breton austère, intransigeant, dogmatique (l’éculé « Pape du Surréalisme »), l’auteur met en valeur sa « générosité », son altruisme, rappelant qu’il a « personnellement supporté sans mot dire “une précarité permanente” pour reprendre l’expression de Marguerite Bonnet ».

Il en appelle à un besoin de justice, à l’opposé d’un engouement sans cesse renouvelé pour l’oeuvre de Louis-Ferdinand Céline et son « style ». Sont convoqués Simone Debout, Pierre Mabille, Malcolm de Chazal et d’autres comme éclaireurs.
C’est bien de l’art poétique de Breton dont il est question. Joël Cornuault fait l’éloge de la légèreté, évoquée par Julien Gracq, à la lumière phosphorescente de Poisson soluble, que Robert Benayoun qualifiera de « fabuleux paradis terrestre ». Pour Joël Cornuault le « signe ascendant » est le pivot de la démarche poétique de Breton. […]

Extrait de l’article de Hervé Girardin paru dans le n° 162 d’Infosurr.

André Breton : Joël Cornuault, André Breton et sa malle d’aurores, Nérac, Pierre Mainard éd., juin 2021.