[…] Faut-il ajouter que Passerelle d’oiseaux rend euphorique et que son lecteur éprouve un plaisir le faisant complice d’un auteur qui considère sans forfanterie que « décidément [il] plai[t] à la vie » ? Ceux qui connaissent déjà la poésie de Silbermann trouveront dans ce recueil la confirmation et un enrichissement ce qu’ils pressentaient.
Quant aux autres, on leur souhaite de s’initier d’urgence, grâce à cette anthologie, à ce que peuvent devenir la poésie, l’amour et la liberté (eh oui ! les trois valeurs de ce que Silbermann nomme le srrlsm) lorsqu’un esprit lui-même dégagé des contraintes ordinaires entreprend de les célébrer – sans recourir aux grandes orgues, mais sur un fond discret, savoureusement acide, de flageolets, de guimbardes et de kazoos.
—
Fin de l’article de Gérard Durozoi paru dans le n° 157 d’Infosurr. Un autre compte rendu de cette anthologie, par Marie-Claire Dumas, a été proposé dans le numéro suivant d’Infosurr.
Jean-Claude Silbermann, Passerelle d’oiseaux, « Poésies presque complètes (1959-2020) », Caen, éd. du Grand Tamanoir, septembre
2021.