Archives de catégorie : Les extraits de notices

Expositions, publications, revues, films, DVD décrits dans Infosurr

OUROBOROS, N° 2

C’est une revue « aux oreilles d’argent » pour son n° 2 (pour le n° 1 elle fut « à teste d’or »), résolument et fièrement éclectique mais tout aussi passionnée, avec une folle élégance dans la présentation. Comme tout serpent, la revue change de peau à chaque numéro : la couverture est ici dans une couleur argent des plus seyantes, le papier est toujours luxueux et la mise en page très aérée.

 

[…]

Il y a un article de Dietrich Hoss sur l’urgence de lire et de connaître Walter Benjamin, avec de précieuses considérations sur le rapport de Benjamin avec le surréalisme ou sur la réception des écrits de Benjamin au sein de l’école de Francfort et au fil de l’histoire de l’Allemagne. L’auteur donne une belle conclusion programmatique :

« Sous les cendres du passé, il faut détecter le “noyau incandescent” de la braise, son actualité ».

[…] Il y en a donc pour tous les goûts exigeants et curieux. Et contrairement à d’autres revues de l’ère internet – revues à la pagination explosante – , Ouroboros ne dépasse pas les 222 pages au grand format de 20,5×26,5 cm. Tout ceci fait que cette revue doit continuer à être suivie de près, de très près.

Extrait de l’article de Richard Walter paru dans le n° 160 d’Infosurr.

Ouroboros, Lyon, n° 2 « aux oreilles d’argent », mai 2021.

JACQUES CALONNE

(10 août 1930, Mons, Belgique – 7 février 2022, Bruxelles, Belgique)

Musicien, dessinateur, écrivain et comédien, il a 19 ans lorsque le compositeur André Souris lui fait prendre conscience de la nécessité du système dodécaphonique juste avant de rencontrer Christian Dotremont et Pierre Alechinsky, s’intégrant aussitôt dans le groupe CoBrA fraîchement créé en novembre 1948.

 

Calonne expose alors un Océan inoffensif dans L’Objet à travers les âges, première exposition du groupe au Palais des beauxarts à Bruxelles en 1949. Dotremont le présente ainsi dans le n° 6 de la revue Cobra :

« Acteur de théâtre, musicien, peintre et poète. Il ne buridane pas. Nous lui devons un concerto dodécaphonique, d’extraordinaires dessins où les phrases deviennent des arbres, des mains, des paysages touffus, jamais des calligrammes. […] Calonne est le plus lyrique des poètes expérimentaux belges. »

[…] Dotremont disparaît en 1979 et comme l’écrit Pierre Alechinsky en 1991 dans la préface de Facéties et compagnie de Christian Dotremont :

« Jacques Calonne est devenu le collecteur naturel des blagues de Christian Dotremont. Le mot blague est faible. J’opterais pour farce, pour facétie. Christian reconnaissait en Jacques l’esprit goguenard de résistance déjà expérimenté par lui-même au collège. » […]

Jacques Calonne,, Dirigé, 1969Jacques Calonne,, Dirigé, 1969

Extrait de l’article de Ben Durant paru dans le n° 160 d’Infosurr.

Bibliographie :

  • Jacques Calonne, Facéties et compagnie de Christian Dotremont, Quadri, Bruxelles, 1991, préface de Pierre Alechinsky
  • Jacques Calonne, par coups détachés, Quadri, Bruxelles, 1990, textes de Christian Dotremont & Michel Doutreligne

Jacques Calonne, Océan inoffensif, objet poème, 1949

Jacques Calonne, Océan inoffensif, objet poème, 1949

 

SURRÉALISM BEYOND BORDERS – SURRÉALISME AU-DELÀ DES FRONTIÈRES

« Oubliez Dalí et Magritte » C’est le conseil donné par le Metropolitan museum et le Tate modern pour cette exposition colossale (plus de 300 oeuvres) qui, co-production du musée new-yorkais où elle fut montrée déjà en 2021 et de celui de Londres, est (je cite) « un foisonnant tour d’horizon qui rend compte de l’extraordinaire sphère d’influence » du surréalisme, mouvement « qui s’est répandu dans 55 pays du monde ».

 

[…] outre un grand nombre de « figures canoniques » – Leonora Carrington, Salvador Dalí, Alberto Giacometti, Arshile Gorky, Frida
Kahlo, René Magritte, Roberto Matta, Joan Miró, Yves Tanguy, Remedios Varo et beaucoup d’autres – , on nous présente, élargissant considérablement le terme de « surréalisme », des artistes qui, loin d’avoir jamais appartenu à une collectivité surréaliste organisée, s’inspiraient du surréalisme et le pratiquaient, les uns plus ou moins fidèles à ses préceptes rigoureux, les autres de manière plutôt superficielle, se contentant de contrefaire les seules apparences esthétiques en ignorant que le surréalisme est avant tout une morale.

[…] Surréalism bayond borders est intéressant comme base de discussion pour reposer la question s’il n’existe pas un moyen pour garantir l’authenticité d’un produit surréaliste, en inventant quelque chose ressemblant à l’AOC des vins français !

Extrait de l’article de Heribert Becker paru dans le n° 160 d’Infosurr.

Surréalisme : Collectif, Surrealism Beyond Borders, 11 octobre 2021 – 30 janvier 2022, New-York (USA), Metropolitan museum of art ;
25 février – 29 août 2022, London [Londres] (Royaume-Uni), Tate modern.

ROBERT DESNOS, SOMMEILS

André Breton se souvient dans Nadja : « Je revois maintenant Robert Desnos à l’époque que ceux d’entre nous qui l’ont connue appellent l’époque des sommeils. Il “dort”, mais il écrit, il parle » et il profère pendant trois mois, à partir du 25 septembre 1922, des phrases ou des aphorismes attribués à Rrose Sélavy.

 

Il dessine aussi. Des écrits ont été publiés aussitôt dans les numéros 6 et 7 de Littérature puis dans Corps et Biens (1930). Carole Aurouet a présenté un ensemble de Dessins hypnotiques appartenant au fonds Desnos de la Bibliothèque Jacques Doucet (Paris, éd. Jean-Michel Place, 2015).

[…]

Extrait de l’article de Gérard Durozoi paru dans le n° 159 d’Infosurr.

Robert Desnos, Sommeils, Paris, Gallimard (« Poésie »), janvier 2022.

Ce texte est le dernier article écrit pour Infosurr par Gérard Durozoi.

MERET OPPENHEIM

On a l’impression qu’une espèce de vague nous parvient de Suisse en ce moment et qui porte le nom de Meret Oppenheim (1913-1985). Du 22 octobre 2021 jusqu’au 13 février 2022, le Kunstmuseum de Berne a présenté la grande rétrospective Meret Oppenheim : Mon exposition. Un accent particulier était mis sur certaines oeuvres réalisées après 1945 et encore peu connues du grand public.

 

À part cela, tout ce qui a rendu célèbre cette artiste suisse exceptionnellement libre et protéiforme se trouvait sur les cimaises et dans les vitrines de cette exposition, depuis le Déjeuner en fourrure(1936) jusqu’à l’Écureuil (1969) en passant par l’hilarante poularde en forme de chaussures à hauts talons dite Ma gouvernante (1936-1967). Par cette présentation, le musée d’art de Berne, qui possède une grande quantité d’oeuvres d’Oppenheim, met fort bien en lumière la richesse étonnante des moyens d’expression dont disposait cette amie des surréalistes parisiens qu’elle contacta en 1932 à l’âge de 18 ans.

[…]

Extrait de l’article de Heribert Becker paru dans le n° 159 d’Infosurr.

Meret Oppenheim, Mon exposition / My exhibition, 22 octobre 2021 – 13 février 2022, Bern (Suisse), Kunstmuseum Bern ; 25 mars – 18 septembre 2022, Houston (USA), The Menil collection ; 30 octobre 2022 − 4 mars 2023, New York (USA), The Museum of modern art (Moma).

Nous reviendrons sur la riche actualité autour de Meret Oppenheim en 2021/2022 avec un article de synthèse autour des différentes publications et expositions sur cette artiste.

100/CABEÇAS

100/cabeças est une nouvelle maison d’éditions surréaliste au Brésil. Elle été fondée en 2020 par Alex Januário et le groupe DeCollage à São Paulo. Elle s’appelle 100/cabeças, d’après le fameux roman en collages de Max Ernst, La Femme 100 têtes.

 

Cette nouvelle collection de beaux livres se distingue non seulement par le choix de textes, mais aussi par la mise en page, par des choix orignaux de couleurs de papier et de typographie.
Un soin est visiblement apportée aux traductions, notes et pré/postfaces (en portugais). Les éditions 100/cabeças avaient été précédées par les initiatives éditoriales LopLop, animé par Alex Januário, et Baboon, animé par Rodrigo Cohen et Bau Gomez, tous membres du groupe DeCollage. Nous avons déjà rendu compte de O cometa
incandecente par Michael Löwy (cf. Infosurr, n° 155).

[…]

D’autres livres sont annoncés par 100/Cabeças, le rythme de publication est soutenu et les choix éditoriaux, tant sur le fond que la forme, font de cette maison d’édition un lieu important dans le paysage surréaliste international.
Nous devrons donc y revenir régulièrement.

Extrait de l’article de Laurens Vancrevel et de Richard Walter paru dans le n° 159 d’Infosurr.

Editora 100/Cabeças, Rua Guiará, 376, São Paulo SP, CEP 05025-020. (www.100cabecas.com).

Jacques Abeille, Cycle des Contrées

A peine après avoir effectuer l’envoi du numéro 153 d’Infosurr avec une page d’hommage au Cycle des contrées de Jacques Abeille, nous venons d’apprendre le décès de celui-ci le dimanche 23 janvier 2023.

« Après avoir franchi les Jardins statuaires, il a rejoint les steppes éternelles. Adieu Jacques. » (Alain Roussel)


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Artur Cruzeiro Seixas

Né le 3 décembre 1920 dans la banlieue de Lisbonne, Artur Manuel do Cruzeiro Seixas est décédé, à peine un mois avant son centenaire, le 8 novembre de 2020, dans un hôpital à Lisbonne. Il eut une vie pleine d’aventures et de grands amours.

[…] Pour sa part, Jaguer, qui l’a connu à Lisbonne en 1973 lors d’une exposition du mouvement Phases, voyait en lui « un des plus déconcertants dessinateurs actuels » et Guy Girard, à son tour, nous a rappelé peu après sa mort le « grand rêveur diurne des grands plages imaginaires » qu’il était. Artur Manuel do Cruzeiro Seixas, qui avait envers ses amis des remarquables gestes d’amitiés – il se vantait d’avoir donné beaucoup plus de dessins que de les avoir vendus –, n’est plus. Son oeuvre, elle, est toujours présente et poursuivra sans écueils le chemin de la reconnaissance.

Extrait de l’article d’António Cândido Franco, paru dans Infosurr n° 153.

Artur Cruzeiro Seixas fut un des premiers abonnées à notre bulletin.

Iván Tovar

Les peintres qui ont porté haut les couleurs de l’amour et de la poésie représentent, au fil du temps, une lignée de créateurs spécifiques qui a connu son apogée avec le surgissement du mouvement de pensée le plus émancipateur du 20e siècle qu’est le surréalisme, constamment confronté aux idéologies totalitaires et liberticides. Ranimer la flamme du désir, ce grand inconnu, dont le mystère reste intact au coeur de la jouissance, ne serait-ce pas, pour Iván Tovar, la grande affaire ?

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