Archives de catégorie : Les extraits de notices

Expositions, publications, revues, films, DVD décrits dans Infosurr

Jean-Claude Silbermann, Hold up !

À Hyères, l’ancienne Banque de France, rachetée par la mairie, a été transformée en un musée des cultures et du paysage. Le trésor a changé de nature mais la fonction guère. Du moins y entre-t -on comme dans un moulin. Jean-Claude Silbermann a été invité à y exposer du 25 mars au 4 juin 2023. On ne sera pas surpris du titre qu’il a choisi pour son exposition : Hold Up ! Son forfait était simple : s’emparer du lieu pour y montrer ses
oeuvres dont l’esprit est loin de se concilier l’idée de banque avec tout ce qu’elle peut signifier de domination. […]

À son âge (il est né en 1935), Silbermann, qui est l’un des derniers artistes vivants issu du surréalisme historique et certainement l’un de ceux qui auront contribué le plus fortement à la réinvention de ses moyens plastiques, n’a rien perdu de son sens de la révolte ni de l’esprit humoureux qui frétille dans son oeuvre. Nos
grandes institutions parisiennes l’ignorent encore. Leur inertie les condamne au ridicule, ce n’est pas un sujet d’étonnement. (C. B.)

Extrait de l’article de Christian Bernard paru dans le n° 166 d’Infosurr.

Jean-Claude Silbermann, Hold up !, 25 mars – 4 juin 2023, Hyères, La Banque – Musée des culture et du paysage.

Jean-Claude Barbé

Quand j’ai commencé à accumuler de la documentation sur le surréalisme à l’aube des années 90, je suis tombé sur le numéro d’Opus international sur « André Breton et le Surréalisme international », je suis tombé sur une notice de Robert Benayoun sur un certain Jean-Claude Barbé. En dépouillant revue et tracts du surréalisme des années 60, je constate qu’il fait partie de ces noms mystérieux dont on ne sait pas grand-chose.

Continuer la lecture de Jean-Claude Barbé

Claude Gauvreau, Le Vampire et la Nymphomane

Esprit rebelle, anticlérical et libertaire, Claude Gauvreau  n’a pas vingt ans lorsqu’il commence  à écrire des « objets dramatiques », textes vocaux,  « pour  l’ouïe  », « nullement  destinés à la vue » qu’il regroupera sous le nom d’Entrailles. D’emblée  il adopte un lyrisme surréaliste nourri d’images poétiques présentant comme  le voulait Pierre Reverdy « le degré d’arbitraire le plus élevé », à quoi s’ajoutent des mots-valises à la manière de Lewis Carroll, et jusqu’à une poésie de mots inventés faisant écho à certains poèmes Dada ou à Finnegans Wake de Joyce :

Continuer la lecture de Claude Gauvreau, Le Vampire et la Nymphomane

Max Ernst – Nature et Italie

[Max Ernst conçoit] la Nature comme un espace inspirant et comme règne du possible, espace qui, selon Ernst, n’a ni stabilité ni limites et que, en tant qu’artiste, il ne faut pas imiter platement, mais vivre avec intensité et interpréter subjectivement. Il s’agit de surmonter les réalismes en transperçant les apparences du réel pour arriver à son noyau, le surréel.

Continuer la lecture de Max Ernst – Nature et Italie

La Tête d’Ogmius

Patrick Lepetit explique que « les surréalistes, comme [il l’a] montré dans son livre Le Surréalisme : parcours souterrain, se sont très tôt intéressés à toutes les formes de l’ésotérisme considéré comme un des moyens de réenchanter le monde et surtout de mettre à mal ou de contourner la froide raison positiviste, “bourgeoise”, et ses discours linéaires, qui avaient mené aux carnages de ce qu’il est convenu d’appeler la Grande Guerre. »

Continuer la lecture de La Tête d’Ogmius

La Fleur en papier doré (1949– août 2022)

Geert Van Bruaene, familièrement surnommé « le petit Gérard » (Courtrai, 1891 – Bruxelles, 1964), […] En octobre 1949, il ouvre, en plein Bruxelles, un estaminet au 55 de la rue des Alexiens, « La Fleur en papier doré » dont il couvre les murs d’un fastueux bric-à-brac : peintures naïves, vrai Magritte mais faux Paul Klee (à un client qui s’étonne de la modicité du coût demandé : « à ce prix-là, tu ne voudrais pas qu’il soit vrai en plus ! »), images de magazines, panneaux publicitaires, cartes-postales, photos jaunies, cadres vides et poêlons en cuivre, le tout entrecoupé de ses savoureux aphorismes comme « Certes, mon cher ami, nous ne sommes pas assez rien du tout » […]

Continuer la lecture de La Fleur en papier doré (1949– août 2022)