Geert Van Bruaene, familièrement surnommé « le petit Gérard » (Courtrai, 1891 – Bruxelles, 1964), […] En octobre 1949, il ouvre, en plein Bruxelles, un estaminet au 55 de la rue des Alexiens, « La Fleur en papier doré » dont il couvre les murs d’un fastueux bric-à-brac : peintures naïves, vrai Magritte mais faux Paul Klee (à un client qui s’étonne de la modicité du coût demandé : « à ce prix-là, tu ne voudrais pas qu’il soit vrai en plus ! »), images de magazines, panneaux publicitaires, cartes-postales, photos jaunies, cadres vides et poêlons en cuivre, le tout entrecoupé de ses savoureux aphorismes comme « Certes, mon cher ami, nous ne sommes pas assez rien du tout » […]
L’esprit n’y étant plus, le bistrot sombre une première fois en 2006, […] il vivote jusqu’à finalement disparaître (Covid et guerre en Ukraine obligent) mais comme conclut justement Pierre Alechinsky : « cette Fleur en papier doré ne répondait plus à ce qu’elle fût. »
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Extraits de l’article de Ben Durant paru dans le n° 162 d’Infosurr.
Réception donnée le 8 mars 1953 pour le retour de Marcel Mariën (à l’extrême-gauche), Geert Van Bruaene (assis) devant la « Fleur en papier doré » avec (de gauche à droite) Camille Goemans, Irène Hamoir, Georgette Magritte, E.L.T. Mesens, Louis Scutenaire, René Magritte et Paul Colinet (photographie d’Albert Van Loock).