Centenaire oblige, le Musée cantonal des Beaux-arts de Lausanne a proposé une exposition intitulée Surréalisme – Le Grand Jeu. Au-delà de son ambiguïté, ce titre suggérait une visée ambitieuse comme ce musée en a parfois produit. Si intéressé que l’on puisse être par le groupe du Grand Jeu, on ne pouvait qu’être dubitatif devant la mise en équivalence sous-entendue.
[…] Dès 1958, il se lance dans l’organisation et la valorisation des pratiques surréalistes alors que le surréalisme était très mal connu aux Pays-Bas. Il fonde un petit groupe de jeunes artistes en reprenant la formule du Bureau de Recherches Surréalistes (qui exista à Paris en 1924/1925) : le « Bureau de Recherches Surréalistes » en Hollande (B.R.S.H.). Il établit un programme qu’il a envoyé à Breton fin 1959.
[…] Les études sur le surréalisme recèlent souvent un mépris pour ce mouvement et notamment une phobie, généralement calomnieuse, contre André Breton, mais cette orientation semble de plus en plus en faillite. Isabel Castells n’est pas seulement une parfaite connaisseuse de l’oeuvre et de la figure de Remedios Varo, mais elle a aussi consacré des études de référence à Eugenio Granell (dont elle était une bonne amie) et à Emeterio Gutiérrez Albelo, l’une des principales figures du surréalisme canarien. D’où l’acuité et l’orientation parfaite de son édition de Varo, qui, entre des mains ignorantes du surréalisme, nous aurait fait trembler.
Le poète américain Allan Graubard à New York et le peintre John Welson au Pays de Galles se connaissent déjà depuis plusieurs dizaines d’années mais ils ne se voient que de temps en temps. Toutefois ils avaient envie de créer ensemble des oeuvres collectives. Le petit et beau livre de peintures et de textes, Sun Step, Black Lake, est un excellent résultat d’un « jeu à deux ».
Après la première approche par Michel Faure (Histoire du surréalisme sous l’Occupation, 1982) puis La Main à plume, « Anthologie du surréalisme sous l’Occupation » (2008, avec une préface et un appareil bibliographique conséquent), voici le temps des analyses sur la Main à plume. Ce groupe de surréalistes clandestins à Paris durant la Seconde Guerre mondiale reste encore trop peu connu et exploré. Il faudrait aussi un jour publier l‘anthologie inédite sur l’objet qui fut le dernier projet collectif de la Main à plume qui explosa avant sa publication.
Voici un ouvrage dont la recherche documentaire sur une comète du ciel surréaliste est méticuleusement menée et dont la lecture est passionnante à plusieurs titres : d’abord, il est magnifiquement produit par Lund Humphries, agrémenté de 120 reproductions d’oeuvres inconnues jusque-là et patiemment redécouvertes par l’auteur.
Les lecteurs d’Infosurr savent que la plupart des études sur le surréalisme réalisées par des chercheurs extérieurs au mouvement se sont concentrées sur les deux premières au détriment des huit dernières décennies du mouvement, Cette situation a commencé à changer au cours des deux premières décennies de ce siècle avec les études d’Alyce Mahon, Jérôme Duwa, Fabrice Flahutez et Sophie Leclercq, sans oublier l’Histoire du mouvement surréaliste de Gérard Durozoi qui va jusqu’en 1969.
La revue AAA qui avait déjà édité un numéro très original et très complet sur « les Surréalistes, l’Algérie et les luttes anticolonialistes » (2021) récidive dans leur collection « SurréAlismes ». Elle publie un numéro sur une zone trop méconnue ici de la diaspora surréaliste, le surréalisme japonais, en particulier sa poésie, encore moins connue que la peinture surréaliste japonaise.
David Coulter est un nom qui est encore assez inconnu dans le monde de l’art contemporain, mais qui vient d’être récemment magistralement présenté par la fondation Eugenio Granell à Santiago de Compostelle (Espagne). […]