L’oeuvre du peintre néerlandais J.H. Moesman (1909-1988), a été salué par André Breton en 1961, après avoir reçu une série de photos des tableaux du peintre : « Je déplore d’avoir ignoré jusqu’à ces derniers jours l’oeuvre de J.H. Moesman, que je trouve des plus fascinantes ». Le groupe surréaliste parisien lui a dédié un hommage collectif daté du 31 mars 1963 et composé de beaux textes de Breton, Fernando Arrabal, Georges Goldfayn, Ragnard von Holten, Radovan Ivsic, Alain Joubert, Joyce Mansour et José Pierre.
Moesman vient d’être « honoré », 32 ans après sa mort, par la première rétrospective muséale de ses tableaux et dessins, au Centraal museum de la ville d’Utrecht.
Moesman a reçu, de son vivant, deux invitations successives de musées en Hollande (le Stedelijk d’Amsterdam et le musée municipal de Dordrecht) pour présenter une rétrospective son oeuvre. Le peintre voulait bien et il avait même préparé des maquettes détaillées pour l’installation et l’habillage des salles (excellentes propositions d’ailleurs), mais elles ont été refusées par les directions muséales qui préféraient charger leurs scénographes habituels de l’installation de l’exposition ; Moesman n’accepta pas leur proposition et il coupa toute relation avec lesdits musées. Il était une personne exigeante, mais il avait raison de défendre ses exigences qualitatives.
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Extrait de l’article de Laurens Vancrevel, paru dans Infosurr n° 149.
J. H. Moesman, De tranen van Eros, « Moesman, Surrealisme en de Seksen » [Les Larmes d’Éros – Moesman, le Surréalisme et les Sexes], 15 février – 24 mai 2020, Utrecht (Pays-Bas), Centraal museum.