Pierre Peuchmaurd, Le Secret de ma jeunesse

[…] Le Secret de ma jeunesse est le dernier des recueils remis en septembre 2008 et janvier 2009 par Pierre à Stéphane Mirambeau, le créateur des éditions Pierre Mainard, à charge pour ce dernier de les publier, sans toutefois lui imposer un ordre de parution. C’est donc par choix de l’éditeur que ce Secret clôt la ronde posthume des parutions, interrogeant peut-être sans le dire le lecteur, « l’auteur amplifié » (Novalis), sur la lettre cachée de la jeunesse de Pierre, exposée là au grand jour, la poésie, et déjà dérobée comme femme dont les dessous dessinent l’immédiate présence dans la lumière et l’obscurité des images et des mots du poète, l’éperdu, l’insaisissable présent.

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En poésie, nier déserte le rien. « La mort n’existera jamais », Pierre Peuchmaurd l’affirme après Jean-Yves Bériou et ajoute : « Jamais sans la vie. C’est de cette bouche double, vide et belle et hideuse, que la soif fait pousser la rose et que le vin est rouge » (Pierre Peuchmaurd, préface au Château périlleux de Jean-Yves Bériou, in Colibris princesses, éd. L’Escampette, 2004). Et si vivre, c’est aussi buissonner entre apparaître et disparaître, le poète écarte un pli du voile qui estompe ce secret partagé avec d’autres, dont lui-même, depuis notre jeunesse : « Cri primal et stade terminal / sont dans un bateau / les jours / tournent plus vite que leur ombre / et la nuit, la nuit / lève ses gaufrettes ».

Extrait de l’article de Georges-Henri Morin, paru dans Infosurr n° 149.

Pierre Peuchmaurd, Le Secret de ma jeunesse, Nérac, Pierre Mainard éd., octobre 2019.