Contrairement à tous les mouvements littéraires et artistiques qui l’ont précédé, il ne s’est pas éteint avec la disparition de ses fondateurs et il n’a pas connu véritablement la période d’oubli qui affecte tous les -ismes après leur entrée dans les dictionnaires. Mais il s’est transformé, et on l’a transformé.
Voici une liste d’événements qui complète notre première page Dernières nouvelles du centenaire. Avec bien sûr l’ouverture de l’exposition Surréalisme au centre Georges Pompidou du 4 septembre au 13 janvier 2024.
Le vingtième numéro de la fameuse revue annuelle The Oystercatcher, peut-être le journal surréaliste le plus joyeux et d’un contenu le plus inattendu, mérite un anniversaire spécial, surtout dans ces temps mornes et belligérants. Ron Sakolksy, l’animateur de la revue depuis toujours, a écrit une vingtaine de définitions du surréalisme centenaire, dont il faut absolument retenir quelques-unes, comme par exemple :
[…] À mon avis, l’invention de Breton d’introduire des photographies dans un récit littéraire est aussi brillante que l’invention de l’écriture automatique et le roman-collage, mais ces nouvelles formes littéraires ne doivent pas nécessairement interdire d’autres possibilités.
Nous avons le plaisir de vous annoncer que le numéro 167 d’Infosurr est paru, le troisième dans cette année centenaire du surréalisme. Le numéro est envoyé aux abonnés par courrier postal… Le retard de publication est toujours important mais nous espérons bien publier plus rapidement des numéros avant la fin de l’année. Le site internet a par contre de nombreux et nouveaux billets d’actualités.
Le numéro 167 commence par la (re)découverte des recherches originales de Bastiaan van der Velden, « archéologue d’images et de textes anciens cachés dans des archives », sur le contexte de la relation entre Breton et Nadja, ou celles de Leonor de Abreu sur Benjamin Péret au Mexique.
Le « centenaire » est devenu aujourd’hui un rendez-vous médiatique rituel. 2024 est donc l’année du centenaire du surréalisme, éclipsant celui d’Edouard Jaguer, pourtant proche, et d’autres moins connus comme par exemple Michel Ragon et sa rencontre avec CoBrA. Le surréalisme est donc né officiellement en 1924 avec la publication du Manifeste du surréalisme d’André Breton, ce qui est aujourd’hui une bonne opportunité de remettre l’auteur et son texte au centre du jeu.
Ce site autonome constitué à la Sorbonne nouvelle dans le cadre du laboratoire Thalim, avec la collaboration de chercheurs français et internationaux, vise à faciliter l’utilisation des archives numérisées de Desnos par les non-professionnels tout autant que par les chercheurs.
« Allez-y, vous serez ma voix ». C’est avec ces mots d’une confiance folle (mais justifiée) qu’André Breton avait demandé en 1966 à Annie Le Brun de se rendre au colloque de Cerisy consacré au surréalisme auquel Breton, de santé faiblissante et n’ayant aucun goût pour ce genre de rassemblement, ne se rendit pas, bien qu’il fût organisé par son ami Ferdinand Alquié, auteur de Philosophiedusurréalisme.
Sergio Claudio de Franceschi Lima (28/12/1939 – 25/07/2024)
Le merveilleux est partout et se laisse entrevoir à travers les fissures et les lacunes qui s’installent dans la réalité lorsque le Rêve l’invective. Dans cette union explosive, le regard devient l’instrument par excellence et le surréalisme est la lentille à travers laquelle on peut voir le chemin qui mène librement d’une sphère à l’autre. Ainsi, sans craindre la folie, sans laisser le drapeau de l’imagination en berne, les poètes surréalistes ont endossé le rôle d’aventuriers et explorent encore aujourd’hui habilement l’interstice. Parmi eux, il faut reconnaître Sergio Claudio de Franceschi Lima comme une figure centrale.
Dans son prélude, Jacques Lacomblez évoque un souvenir de 1974, lors d’un séjour chez son ami Claude Tarnaud à qui il rendait visite chaque année au Mas de Salignan, près d’Apt.
Pendant la nuit, les épeires, espèce qu’appréciait particulièrement Claude Tarnaud parmi les arachnides, avaient couvert la colline située devant le Mas de « centaines de toiles diamantées par la rosée, sous le soleil levant : un énorme cristal taillé, comme venu d’Ailleurs », scellant ainsi un lieu visible du Merveilleux, là où « peut éclore quelque poème de haute lice, épousant d’inaliénables images ».