L’automatisme absolu régit ce que [Roger Renaud] écrit après son adhésion au surréalisme en février 1968 (il n’arrive pas à temps pour rencontrer André Breton). L’automatisme évoluerait pour atteindre des éruptions poétiques plus « dirigées » et privées, mais unies par le fait d’être des poèmes d’amour – ou mieux de l’amour – qui en même temps ne rompraient pas avec tout ce qui précède, car « ce sont, comme les textes de la période surréaliste, des textes entendus, venant de l’autre côté du miroir » (et jamais retravaillés). […]
Mais le jalon essentiel de la biographie intellectuelle ou spirituelle de Renaud […] est sa découverte de l’ethnologie, quand les chansons de Black Elk, l’un des grands visionnaires sioux, sont tombées entre ses mains par hasard. […]
Dans son immersion ethnographique, par laquelle Roger Renaud affirme avoir continué « d’avancer sur les routes d’exploration mentale et sensible, de désir et d’insoumission qui m’avaient appelé vers le surréalisme », […] il convient également de noter que la fascination amérindienne marque la propre poésie de Renaud
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Extrait de l’article de Michel Perez Corrales paru dans le n° 173 d’Infosurr.
Roger Renaud, Vols de chouette, Caresses de chat, Moret-Loing-Orvanne, éd. L’Or aux 13 îles, juin 2024.