« Oubliez Dalí et Magritte » C’est le conseil donné par le Metropolitan museum et le Tate modern pour cette exposition colossale (plus de 300 oeuvres) qui, co-production du musée new-yorkais où elle fut montrée déjà en 2021 et de celui de Londres, est (je cite) « un foisonnant tour d’horizon qui rend compte de l’extraordinaire sphère d’influence » du surréalisme, mouvement « qui s’est répandu dans 55 pays du monde ».
[…] outre un grand nombre de « figures canoniques » – Leonora Carrington, Salvador Dalí, Alberto Giacometti, Arshile Gorky, Frida
Kahlo, René Magritte, Roberto Matta, Joan Miró, Yves Tanguy, Remedios Varo et beaucoup d’autres – , on nous présente, élargissant considérablement le terme de « surréalisme », des artistes qui, loin d’avoir jamais appartenu à une collectivité surréaliste organisée, s’inspiraient du surréalisme et le pratiquaient, les uns plus ou moins fidèles à ses préceptes rigoureux, les autres de manière plutôt superficielle, se contentant de contrefaire les seules apparences esthétiques en ignorant que le surréalisme est avant tout une morale.
[…] Surréalism bayond borders est intéressant comme base de discussion pour reposer la question s’il n’existe pas un moyen pour garantir l’authenticité d’un produit surréaliste, en inventant quelque chose ressemblant à l’AOC des vins français !
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Extrait de l’article de Heribert Becker paru dans le n° 160 d’Infosurr.
Surréalisme : Collectif, Surrealism Beyond Borders, 11 octobre 2021 – 30 janvier 2022, New-York (USA), Metropolitan museum of art ;
25 février – 29 août 2022, London [Londres] (Royaume-Uni), Tate modern.