« Il faut repousser le rationalisme par tous les moyens. La raison, c’est la mort » [1].
Christian d’Orgeix, homme entier, intègre, luttant contre vents et marées, suivant une route étroite, peu fréquentée, toujours à la marge – de la société, cela va sans dire, mais aussi de tout groupe constitué – ce qui lui a, à de nombreuses reprises, fortement compliqué la tâche. « Hemos perdido todas las batallas, todos los días ganamos una Poesía » [2]. Homme d’un autre temps, de tous les autres temps. Sa seule modernité est dans son art, mais « c’est un privilège que de vivre en conflit avec son temps » [3].
Le site de l’Association des Amis de Benjamin Péret (AABP) a publié cet article de Dominique Rabourdin :
Devant toutes les attaques dont André Breton n’a jamais cessé d’être l’objet depuis des dizaines et des dizaines d’années, la tentation est grande de se dire qu’on n’en a rien à f… Mais trop c’est trop. On ne peut pas rester sans réagir quand dans l’éditorial signé Eddie Breuil du numéro de La Nouvelle Quinzaine littéraire qui « célèbre » le cinquantenaire de la mort de Breton il est écrit : « Pour beaucoup, il reste l’homme des exclusions (Leiris, Masson, Artaud, etc.), un tortionnaire. »
Remedios Varo (Anglès, Espagne, 16 décembre 1908 – Mexico City, Mexique, 8 octobre 1963)
Enfant, son père l’encourage à dessiner et à 15 ans, abandonnant l’école, elle part étudier la peinture à l’académie San Fernando de Madrid (où l’avait précédé Salvador Dali). En 1930, elle épouse le peintre Gerardo Lizarraga et fréquente les beaux-arts à Barcelone où elle se lie d’amitié avec Esteban Francès et le groupe des surréalistes catalans. En 1936, elle rencontre Benjamin Péret venu combattre les Franquistes, coup de foudre réciproque, elle quitte son mari et suit Péret à Paris où ils se marient en 1937. Elle y rencontre Leonora Carrington.
Son père, Guillermo, d’origine juive allemande, était photographe professionnel et sa mère faisait de la peinture en amateur. Lorsque Frida naît en 1907 à la Casa Azul (dans le quartier de Coyoacan au sud de Mexico City), le Mexique est alors une république dirigée par le président Porfirio Diaz depuis 1876, mais en 1910, le mécontentement des classes pauvres va plonger le pays dans une succession de révolutions sanguinaires (Pancho Villa, Emilio Zapata) qui ne s’essouffleront qu’en 1930. C’est pour cette raison qu’ultérieurement, elle changera sa date de naissance, préférant la placer en 1910.
La mémorable installation du « Petit Musée Brenta » en ce même haut lieu de Gaillac en 2008 avait été l’occasion de vérifier que Gilles Brenta, collaborateur de longue date aux activités du groupe surréaliste de Belgique rassemblé autour de son ami Tom Gutt, si peu intéressé qu’il soit, prétendait-il, par la peinture elle-même (« on le voit surtout ne pas peindre », admirait Gutt ), était cependant peintre, et aussi dessinateur, collagiste, poète, éditeur, cinéaste, décorateur et créateur d’objets. Cet homme capable de tout, car il sait tout faire, travaille dans la liberté la plus absolue. Il n’hésite pas, si les circonstances l’exigent, à faire preuve du mauvais goût le plus délibérément provocant, au risque de mettre le regardeur en situation de choc. Mais il cultive également le « principe de délicatesse » avec tout ce que cela suppose de raffinement. Après s’être adonné à la brouette, il en donne aujourd’hui une nouvelle preuve avec ses variations sur le sabot.
On n’a plus de nouvelles de la fondation Ça ira et de son bulletin depuis le n° 40-41 d’octobre 2010.
Il était pourtant précieux pour décrypter le climat des avant-gardes en Belgique des années 20 à 50. Ainsi dans ce dernier (?) numéro lu avec retard, deux dossiers intéressants sur la correspondance entre un abstrait belge, Jules Schmalzigaug, et un futuriste italien, Umberto Boccioni, et sur une figure méconnue de l’avant-garde
belge, Marthe Donas. (Richard Walter) Ça ira, n° 40-41, Bruxelles (Belgique), octobre 2010.