Annie Le Brun, photo Jean-Luc Bertini pour La vitesse de l’ombre (Flammarion, 2023)
(Rennes, – Croatie,
« Allez-y, vous serez ma voix ». C’est avec ces mots d’une confiance folle (mais justifiée) qu’André Breton avait demandé en 1966 à Annie Le Brun de se rendre au colloque de Cerisy consacré au surréalisme auquel Breton, de santé faiblissante et n’ayant aucun goût pour ce genre de rassemblement, ne se rendit pas, bien qu’il fût organisé par son ami Ferdinand Alquié, auteur de Philosophiedusurréalisme.
Sergio Claudio de Franceschi Lima (28/12/1939 – 25/07/2024)
Le merveilleux est partout et se laisse entrevoir à travers les fissures et les lacunes qui s’installent dans la réalité lorsque le Rêve l’invective. Dans cette union explosive, le regard devient l’instrument par excellence et le surréalisme est la lentille à travers laquelle on peut voir le chemin qui mène librement d’une sphère à l’autre. Ainsi, sans craindre la folie, sans laisser le drapeau de l’imagination en berne, les poètes surréalistes ont endossé le rôle d’aventuriers et explorent encore aujourd’hui habilement l’interstice. Parmi eux, il faut reconnaître Sergio Claudio de Franceschi Lima comme une figure centrale.
Quand j’ai commencé à accumuler de la documentation sur le surréalisme à l’aube des années 90, je suis tombé sur le numéro d’Opus international sur « André Breton et le Surréalisme international », je suis tombé sur une notice de Robert Benayoun sur un certain Jean-Claude Barbé. En dépouillant revue et tracts du surréalisme des années 60, je constate qu’il fait partie de ces noms mystérieux dont on ne sait pas grand-chose.
Giovanna, après une vie intense, sans concessions et fidèle à ses idées, nous a quitté mardi 20 février 2024, à l’âge de 92 ans. Avec elle, disparait une des dernières témoins du groupe surréaliste des années 60 – alors que l’année 2024 est annoncée comme l’année du centenaire du surréalisme.
Une de nos plus anciennes et fidèles abonnées.
Voir la page Départ de Giovanna sur le site des éditions du Grand Tamanoir.
Esprit rebelle, anticlérical et libertaire, Claude Gauvreau n’a pas vingt ans lorsqu’il commence à écrire des « objets dramatiques », textes vocaux, « pour l’ouïe », « nullement destinés à la vue » qu’il regroupera sous le nom d’Entrailles. D’emblée il adopte un lyrisme surréaliste nourri d’images poétiques présentant comme le voulait Pierre Reverdy « le degré d’arbitraire le plus élevé », à quoi s’ajoutent des mots-valises à la manière de Lewis Carroll, et jusqu’à une poésie de mots inventés faisant écho à certains poèmes Dada ou à Finnegans Wake de Joyce :
Parlons un peu plus en détails de Jan Švankmajer, né en 1934 à Prague et membre du groupe surréaliste pragois. Il expose des Unnatürliche Geschichten [Histoires non naturelles] début 2023 à Schwandorf, petite ville franconienne pas loin de Nuremberg.
Le dimanche de Pâques 1966, Franklin et Penelope Rosemont rencontrent Charles Radcliffe. Beau et aux cheveux clairs, il se tenait dans l’embrasure de sa porte sur Redcliffe road à Londres ; une belle femme aux cheveux sombres et bouclés regardait par-dessus son épaule, Diana Shelly.
Desmond Morris est toujours actif. Avec la publication d’un livre sur Oscar Mellor, il nous permet la découverte d’un surréaliste anglais totalement méconnu – du moins dans les archives d’Infosurr. Il rend hommage à Oscar Mellor, un « surréalisme privé » comme est sous-titrée la monographie qu’il édite aux Dark Windows press.
(10 août 1930, Mons, Belgique – 7 février 2022, Bruxelles, Belgique)
Musicien, dessinateur, écrivain et comédien, il a 19 ans lorsque le compositeur André Souris lui fait prendre conscience de la nécessité du système dodécaphonique juste avant de rencontrer Christian Dotremont et Pierre Alechinsky, s’intégrant aussitôt dans le groupe CoBrA fraîchement créé en novembre 1948.