[…] Le Secret de ma jeunesse est le dernier des recueils remis en septembre 2008 et janvier 2009 par Pierre à Stéphane Mirambeau, le créateur des éditions Pierre Mainard, à charge pour ce dernier de les publier, sans toutefois lui imposer un ordre de parution. C’est donc par choix de l’éditeur que ce Secret clôt la ronde posthume des parutions, interrogeant peut-être sans le dire le lecteur, « l’auteur amplifié » (Novalis), sur la lettre cachée de la jeunesse de Pierre, exposée là au grand jour, la poésie, et déjà dérobée comme femme dont les dessous dessinent l’immédiate présence dans la lumière et l’obscurité des images et des mots du poète, l’éperdu, l’insaisissable présent.
1955 : Yves Elléouët se présente à Paul Savatier : « Je suis poète ». De son vivant, Yves Elléouët n’a publié qu’un recueil de poèmes en 1967, La Proue de la table (Le Soleil noir), illustré par Calder, son illustre voisin à Saché. Deux autres recueils suivront, en 1980 Au pays du sel profond (éditions Bretagnes) et en 1982 Tête cruelle
(Calligrammes). Ces ouvrages sont devenus très vite introuvables.
Alors que Gallimard a entrepris l’édition régulière des correspondances croisées d’André Breton, Claire Paulhan publie dans une édition soignée et richement illustrée, à tirage restreint, celle avec Simone Debout. Pour les connaisseurs, Simone Debout reste celle qui redonna à l’oeuvre de Charles Fourier, dans les années 50, tout son prestige
À juste titre, Miguel Corrales a écrit dans son Caleidoscopio surrealista sur la poésie amoureuse du poète brésilien Sergio Lima, qu’elle est « la seule vraiment originale des trente dernières années ». Je peux y ajouter que cette poésie est sublime aussi, dans le sens que Benjamin Péret a donné à « l’amour sublime ».
À l’orée des années 1990, Alexandre Pierrepont joua, très jeune, un rôle déterminant dans le renouvellement des activités du groupe surréaliste de Paris. Si, depuis nombre d’années déjà il n’entretient plus, hélas, que des relations distantes quoiqu’amicales, avec ce groupe, il n’en a pas pour autant, fort heureusement, abandonné
toute référence ni toute implication avec l’idée et le projet surréalistes.
Chronique d’un échouage est le seul « écrit narratif » de Nora Mitrani. Un climat étrange s’installe dans cette « chronique » dans laquelle un bateau s’échoue sur le Rhône : en attendant le remorquage, la narratrice observe et raconte les 5 personnages coincés en huis clos. Ce n’est pas vraiment un roman mais plutôt, comme l’observait justement Julien Gracq, un « texte savamment disloqué, sujet de nouvelle traîtreusement, malignement désarticulé ».
Le poète Allan Graubard a su réaliser la publication d’un large choix des photographies fantastiques faites par Ira Cohen entre 1968 et 1971 dans sa Chambre Mylar située dans la mansarde de son appartement new-yorkais. Ira Cohen (1935-2011) était un artiste et poète important aux alentours du surréalisme et du mouvement « beat » américain, mais il est généralement considéré la vedette de l’underground artistique international des années 1960-1980.
Ce livre est un petit joyau, aussi bien grâce aux écrits inédits du poète/auteur que par les délicieux dessins colorés du peintre/illustrateur. Comme l’on sait, Philippe Audoin (1924-1985) fut un membre actif du groupe surréaliste à partir de 1963, et un des principaux organisateurs de l’exposition collective L’Écart absolu (1965). Dans une carte postale de Saint-Cirq-la-Popie en date du 27 août 1965 André Breton lui écrivait : « cette exposition vous doit tout ». Ses textes publiés dans La Brèche portaient sur l’alchimie, l’héraldique, l’hermétisme, la cabale phonétique et Charles Fourier, mais il avait aussi écrit des livres sur J.K. Huysmans et sur Maurice Fourré.
Rendez-vous avec des … Déménageurs de forêts ! Chez André Breton, à Saint-Cirq Lapopie. Ces temps-ci, c’est la jeune association « La Rose impossible » qui illumine à nouveau les lieux.
Émotion toujours en arrivant à Saint-Cirq. Toujours en dévalant ses ruelles pavées on croirait entendre les éclats de voix des découvreurs d’agates… Voici la demeure d’André Breton !
Dans la majestueuse salle où Breton recevait les amis, ce soir nous encerclent des songes sévères et moqueurs : les… « Déménageurs de forêts »… oui… les collages de Pierre Rojanski !
Depuis quelques années, toute exposition célébrant un « grand nom » de l’histoire de l’art, ou prétendant réestimer une oeuvre, suscite de multiples publications – et que la meilleure gagne ! La rétrospective consacrée par le Centre Pompidou à Paris, du 5 juin au 29 juillet 2019, à Dora Maar, a donc entraîné la parution, bien entendu d’un catalogue, comme il se doit copieux et assez classique dans son organisation, mais aussi de trois ouvrages, de conception et d’intérêt différents, qui s’ajoutent aux biographies plus ou moins romancées ayant succédé aux ventes, en 1998-1999, des oeuvres de Dora Maar et de sa collection de Pablo Picasso.