Disons que la célébration au MNAM des cent ans du premier Manifeste du Surréalisme est, de loin, le bilan le plus complet et le plus intelligemment ordonné qui ait jamais été dressé du srrlsm en
peinture. Le Verbe en était quasi absent, ainsi que tout dispositif symbolique de subversion des idées et des moeurs de notre temps. Faut-il le dire : une exposition sur le srrlsm n’est pas une exposition srrlst, de même que le sel retenu après évaporation dans les anfractuosités des roches n’est pas la mer.

S’il est un sentiment qui m’est étranger c’est bien la nostalgie. J’ai retrouvé avec un rire sans retenue le type toujours en vie qui portait mon nom dans la compagnie des morts admirables. Ma présence solidaire parmi eux m’oblige à évoquer dans ses grandes lignes l’idée que je me fais de l’avenir de notre pensée commune.
Le mot « surréalisme » est tombé dans le courant. Son sens originel s’est dévoyé (d’où ma persistance à tenter de préserver celui-ci derrière ses imprononçables consonnes). De nouveaux objectifs parés d’un nom nouveau seront inventés. […]

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Extrait du texte de Jean-Claude Sibermann paru dans le n° 174 d’Infosurr.

Surréalisme : Collectif, Surréalisme, 4 septembre 2024 – 13 janvier 2025, Paris, Musée national d’art moderne, Centre Georges
Pompidou.