Les lecteurs d’Infosurr savent que la plupart des études sur le surréalisme réalisées par des chercheurs extérieurs au mouvement se sont concentrées sur les deux premières au détriment des huit dernières décennies du mouvement, Cette situation a commencé à changer au cours des deux premières décennies de ce siècle avec les études d’Alyce Mahon, Jérôme Duwa, Fabrice Flahutez et Sophie Leclercq, sans oublier l’Histoire du mouvement surréaliste de Gérard Durozoi qui va jusqu’en 1969.
La revue AAA qui avait déjà édité un numéro très original et très complet sur « les Surréalistes, l’Algérie et les luttes anticolonialistes » (2021) récidive dans leur collection « SurréAlismes ». Elle publie un numéro sur une zone trop méconnue ici de la diaspora surréaliste, le surréalisme japonais, en particulier sa poésie, encore moins connue que la peinture surréaliste japonaise.
David Coulter est un nom qui est encore assez inconnu dans le monde de l’art contemporain, mais qui vient d’être récemment magistralement présenté par la fondation Eugenio Granell à Santiago de Compostelle (Espagne). […]
Cet artiste plasticien flamand, à la fois assemblagiste, sculpteur et collagiste […] rejoint dès 1959 le groupe avant-gardiste anversois « G58 » avec Walter Leblanc, Paul Van Hoeydonck et Jef Verheyen avant de passer en 1964 chez « Phases » où il rencontre Jacques Lacomblez. Il participe cette année-là à leur première grande rétrospective au musée d’Ixelles. […]
Petr Král a été et reste une figure importante pour un certain nombre de passionnés, de poètes et de cinéphiles autour du surréalisme mais pas que. En faire une (courte) notice est compliqué, tant sa vie est riche et son oeuvre conséquente, ses voyages, ses aventures, ses amitiés aussi.
Le vingtième numéro de la fameuse revue annuelle The Oystercatcher, peut-être le journal surréaliste le plus joyeux et d’un contenu le plus inattendu, mérite un anniversaire spécial, surtout dans ces temps mornes et belligérants. Ron Sakolksy, l’animateur de la revue depuis toujours, a écrit une vingtaine de définitions du surréalisme centenaire, dont il faut absolument retenir quelques-unes, comme par exemple :
[…] À mon avis, l’invention de Breton d’introduire des photographies dans un récit littéraire est aussi brillante que l’invention de l’écriture automatique et le roman-collage, mais ces nouvelles formes littéraires ne doivent pas nécessairement interdire d’autres possibilités.
Dans son prélude, Jacques Lacomblez évoque un souvenir de 1974, lors d’un séjour chez son ami Claude Tarnaud à qui il rendait visite chaque année au Mas de Salignan, près d’Apt.
Pendant la nuit, les épeires, espèce qu’appréciait particulièrement Claude Tarnaud parmi les arachnides, avaient couvert la colline située devant le Mas de « centaines de toiles diamantées par la rosée, sous le soleil levant : un énorme cristal taillé, comme venu d’Ailleurs », scellant ainsi un lieu visible du Merveilleux, là où « peut éclore quelque poème de haute lice, épousant d’inaliénables images ».
Alain Roussel, qui écrivit ses premiers poèmes expérimentaux dès l’âge de 18 ans (Édouard Jaguer en publia un dans sa revue Phases n° 11 de 1967), il envoya en 1976 le manuscrit d’un long poème en prose à l’éditeur de plaquettes de poésie P.J. Oswald. Celui-ci copia un fragment pour quelques amis lecteurs de ses publications poétique, parmi lesquels le poète surréaliste Jehan Mayoux.
À Hyères, l’ancienne Banque de France, rachetée par la mairie, a été transformée en un musée des cultures et du paysage. Le trésor a changé de nature mais la fonction guère. Du moins y entre-t -on comme dans un moulin. Jean-Claude Silbermann a été invité à y exposer du 25 mars au 4 juin 2023. On ne sera pas surpris du titre qu’il a choisi pour son exposition : Hold Up ! Son forfait était simple : s’emparer du lieu pour y montrer ses oeuvres dont l’esprit est loin de se concilier l’idée de banque avec tout ce qu’elle peut signifier de domination. […]